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Journée internationale des droits des femmes : la contribution de Zéromacho [Tribune #3]

Réseau international d’hommes engagés pour l’égalité entre les femmes et les hommes et contre la prostitution, présent dans 61 pays

Nous, hommes solidaires de #MeToo, n’avons pas de haine des hommes et ne défendons pas le puritanisme : nous sommes convaincus que le mouvement #MeToo est une chance de libérer la sexualité !

 Des millions de femmes courageuses et solidaires ont lancé, porté et relayé dans des dizaines de pays le mouvement #MeToo. Un tournant historique ? Plus encore : une mutation dans les relations entre femmes et hommes. 

Nous nous sentons interpellés par cette libération de la parole des femmes, par cette révolte mondiale contre les violences sexuelles et sexistes, par cette dénonciation justifiée des privilèges et abus masculins, dans un monde machiste, c’est-à-dire inégalitaire, injuste et violent envers les femmes et les filles.

Les hommes qui insultent, harcèlent, agressent, prostituent ou violent des femmes ont bénéficié trop longtemps de l’impunité et d’une large tolérance sociale. 

Nous aussi, nous sommes certains que cette situation doit cesser et nous désolidarisons des hommes qui commettent des violences sexuelles et sexistes. Nous déclarons notre solidarité avec les femmes victimes, et soutenons le mouvement #MeToo.

 À ceux et celles qui se réclament de la « liberté sexuelle » pour discréditer ou traiter avec condescendance les personnes engagées contre les violences sexuelles et sexistes, nous disons que la sexualité est la rencontre de deux désirs, en vue d’un plaisir partagé. Les mêmes qui, hier, au nom d’un prétendu « libertinage », défendaient le droit des hommes prostitueurs à imposer par l’argent un acte sexuel, semblent confondre harcèlement, drague, agressions et séduction.

Nous affirmons que la sexualité se libère si la société agit contre les violences physiques, psychologiques ou économiques. Nous élevons nos enfants dans le respect de l’autre et de sa liberté.

Le Moment est historique : c’est aussi aux hommes de réagir. Soutiendront-ils par leur silence les prédateurs sexuels ? Prendront-ils la parole à leur tour pour dire qu’ils sont des alliés des femmes, qu’ils sont solidaires des victimes et non des agresseurs ?

Dans les dénonciations des femmes qui disent #MeToo, nous ne percevons ni « haine des hommes », ni puritanisme. Nous voyons là au contraire une occasion pour tous les hommes de marcher aux côtés des femmes, plutôt que de leur marcher dessus.